Le comportement des marchés ces dernières années a été dominé par des incertitudes liées aux problématiques macroéconomiques et politiques. Or, depuis mi-2012 un véritable retour aux fondamentaux des entreprises s’opère. Un contexte plus favorable à la gestion active.
L’approche fondamentale au cœur de la gestion active
UNE APPROCHE FONDAMENTALE ET SÉLECTIVE…
L’année 2013 a indéniablement été marquée par des performances en berne sur les indices émergents (- 6,8 % en 2013 pour l’indice MSCI Emerging Markets). Mais les émergents recouvrent désormais des réalités très différentes. Alors que l’on pouvait se contenter d’investir dans cette zone à travers un indice il y a quelques années, cela ne fait désormais plus beaucoup de sens, tant les différenciations et l’hétérogénéité des modèles de croissance entre pays sont de plus en plus marquées. Par exemple, la composante Brésil, qui représente tout de même 10?% de l’indice, a fortement pesé sur la baisse des émergents l’année dernière puisque les actions brésiliennes à elles seules perdaient 16?% sur l’année. À l’inverse, un pays comme le Nigeria, qui n’est pas représenté dans l’indice MSCI Emerging Markets, a très bien performé (+ 45 %). Malgré le procès qui est fait aux émergents actuellement, on pouvait dégager de la performance en investissant dans cette région mais en adoptant une approche sélective, et non indifférenciée comme peuvent le faire les indices ou plus généralement la gestion passive. Ainsi en 2001, près de 45?% de la performance générée par les pays émergents étaient expliqués par les valeurs (plutôt que par les pays ou par les secteurs d’activité), ce chiffre s’établit à 70?% environ en 2014 (cf. graphique).
… A GÉNÉRÉ DE BONS RÉSULTATS POUR LA GESTION ACTIVE
Depuis 2013, les fonds d’actions internationales de gestion active ont cessé de subir des décollectes marquées et ont enregistré une forte collecte. Après des décollectes nettes totales de 825?milliards de dollars entre?2008 et?2012, ces fonds ont affiché des collectes nettes de 264?milliards de dollars au cours des cinq trimestres précédant mars?2014. D’autre part, on observe partout (sauf aux États-Unis) que les investissements en actions internationales depuis 2013 concernent plus des fonds de gestion active que de gestion passive. En effet, durant les cinq trimestres précédant mars?2014, les flux investis en fonds d’actions de gestion active (hors marché américain) ont totalisé 107?milliards de dollars, soit plus du double des investissements collectés par les produits de gestion passive. Même lorsque les chiffres tiennent compte du marché américain (que chacun tient pour plus efficient), on constate que les collectes des fonds d’actions de gestion active ont été largement supérieures à celles des ETF (instrument financier répliquant la performance d’un indice, également qualifié de gestion indicielle ou de gestion passive) à l’échelle mondiale au cours des cinq derniers trimestres*.
ACCROISSEMENT PRÉVISIBLE DANS LA DISPERSION DES PERFORMANCES INDIVIDUELLES
Alors que la corrélation indique dans quelle mesure les valeurs ont tendance à évoluer de concert, la dispersion individuelle, qui correspond à l’écart-type, montre dans quelle mesure les performances individuelles des titres/actions ont tendance à s’écarter les unes des autres au sein d’un marché ou d’un secteur. Si la dispersion des performances individuelles s’accroît, cela doit mécaniquement augmenter le potentiel de performance offert aux adeptes de la sélection des valeurs pour dépasser leur indicateur de référence.
Naturellement, une plus grande dispersion implique aussi un risque accru de performance faible, d’où l’importance de sélectionner des gérants talentueux. Malgré la baisse des corrélations et l’importance croissante des facteurs individuels dans la performance des valeurs, les statistiques indiquent qu’en fait, la dispersion à l’échelle mondiale aujourd’hui est inférieure à sa moyenne à long terme. On s’attend donc à ce que la dispersion se rapproche de sa moyenne à long terme, ce qui offrirait un soutien supplémentaire aux approches de gestion basées sur la sélection des valeurs.
POURQUOI UNE VÉRITABLE GESTION ACTIVE ?
Il est vrai que la gestion active recouvre elle aussi des réalités différentes. Dans le cadre d’une gestion véritablement active, les gérants de fonds doivent être libres de sélectionner les sociétés qui leur inspirent les plus fortes convictions. Dans ce cadre, un portefeuille doit investir dans une valeur uniquement si celle-ci contribue aux objectifs de performance ajustée du risque plus efficacement qu’une autre. Toutefois, ce n’est pas la philosophie de toutes les sociétés de gestion active. Beaucoup d’entre elles subissent des paramètres de risque internes que l’on pourrait qualifier d’arbitraires, et qui leur attribuent une valeur maximale de sur- ou sous-pondération par rapport aux positions de leur indicateur de comparaison. La notion d’«?active money?» peut constituer un indicateur intéressant en ce sens. L’active money correspond à la somme des paris positifs du portefeuille par rapport à son indicateur de comparaison. Des gérants s’appuyant sur des recherches indépendantes et réellement convaincus par leurs positions ont toutes les chances de présenter un niveau élevé d’active money dans leurs fonds. Par exemple un portefeuille ayant un active money de 75?% présente un niveau de convictions positives fort par rapport à son indice de référence. Dans un marché surinformé et globalisé comme celui que nous connaissons actuellement, l’objectif des gérants actifs n’est plus de trouver l’information mais véritablement de savoir la traiter et l’analyser, en s’appuyant sur des ressources solides. C’est à partir de ce travail d’analyse que les gérants de Fidelity se forgent des convictions qui se traduisent par un niveau d’active money élevé, source de performances pour nos clients sur le long terme.
LES POINTS CLÉS
- Une approche sélective et fondamentale dans les choix d’investissement permet d’identifier des valeurs porteuses, au-delà de la question des cycles de marché.
- On peut s’attendre à une probable hausse dans la dispersion des performances individuelles des titres, actuellement inférieur à la moyenne.
- Une bonne sélection de valeur implique de bonnes convictions d’investissement mesuré par l’indicateur «?Active Money?».
- La difficulté dans un monde globalisé telle que le nôtre n’est plus d’accéder à l’information mais de correctement l’analyser.
Christophe Gloser, Président, Fidelity Worldwide Investment en France
À PROPOS DE L’AUTEUR
Christophe Gloser, président de Fidelity Worldwide Investment en France, est diplômé de l’ISUP. Après avoir commencé sa carrière dans la gestion de taux chez Crédit agricole, Christophe Gloser s’est rapidement tourné vers des fonctions commerciales, à l’origine auprès
d’une clientèle institutionnelle. À 48 ans, il possède une double compétence : la gestion financière et le développement commercial.
Plutôt que de se pencher sur les arguments maintes fois développés remettant en cause l’efficacité de la gestion indicielle, les mouvements moutonniers et les biais de concentration des indices boursiers, il semble intéressant de se pencher sur le comportement de la gestion active dans la période actuelle.
L’année 2013 a indéniablement été marquée par des performances en berne sur les indices émergents (- 6,8 % en 2013 pour l’indice MSCI Emerging Markets). Mais les émergents recouvrent désormais des réalités très différentes. Alors que l’on pouvait se contenter d’investir dans cette zone à travers un indice il y a quelques années, cela ne fait désormais plus beaucoup de sens, tant les différenciations et l’hétérogénéité des modèles de croissance entre pays sont de plus en plus marquées. Par exemple, la composante Brésil, qui représente tout de même 10?% de l’indice, a fortement pesé sur la baisse des émergents l’année dernière puisque les actions brésiliennes à elles seules perdaient 16?% sur l’année. À l’inverse, un pays comme le Nigeria, qui n’est pas représenté dans l’indice MSCI Emerging Markets, a très bien performé (+ 45 %). Malgré le procès qui est fait aux émergents actuellement, on pouvait dégager de la performance en investissant dans cette région mais en adoptant une approche sélective, et non indifférenciée comme peuvent le faire les indices ou plus généralement la gestion passive. Ainsi en 2001, près de 45?% de la performance générée par les pays émergents étaient expliqués par les valeurs (plutôt que par les pays ou par les secteurs d’activité), ce chiffre s’établit à 70?% environ en 2014 (cf. graphique).
… A GÉNÉRÉ DE BONS RÉSULTATS POUR LA GESTION ACTIVE
Depuis 2013, les fonds d’actions internationales de gestion active ont cessé de subir des décollectes marquées et ont enregistré une forte collecte. Après des décollectes nettes totales de 825?milliards de dollars entre?2008 et?2012, ces fonds ont affiché des collectes nettes de 264?milliards de dollars au cours des cinq trimestres précédant mars?2014. D’autre part, on observe partout (sauf aux États-Unis) que les investissements en actions internationales depuis 2013 concernent plus des fonds de gestion active que de gestion passive. En effet, durant les cinq trimestres précédant mars?2014, les flux investis en fonds d’actions de gestion active (hors marché américain) ont totalisé 107?milliards de dollars, soit plus du double des investissements collectés par les produits de gestion passive. Même lorsque les chiffres tiennent compte du marché américain (que chacun tient pour plus efficient), on constate que les collectes des fonds d’actions de gestion active ont été largement supérieures à celles des ETF (instrument financier répliquant la performance d’un indice, également qualifié de gestion indicielle ou de gestion passive) à l’échelle mondiale au cours des cinq derniers trimestres*.
ACCROISSEMENT PRÉVISIBLE DANS LA DISPERSION DES PERFORMANCES INDIVIDUELLES
Alors que la corrélation indique dans quelle mesure les valeurs ont tendance à évoluer de concert, la dispersion individuelle, qui correspond à l’écart-type, montre dans quelle mesure les performances individuelles des titres/actions ont tendance à s’écarter les unes des autres au sein d’un marché ou d’un secteur. Si la dispersion des performances individuelles s’accroît, cela doit mécaniquement augmenter le potentiel de performance offert aux adeptes de la sélection des valeurs pour dépasser leur indicateur de référence.
Naturellement, une plus grande dispersion implique aussi un risque accru de performance faible, d’où l’importance de sélectionner des gérants talentueux. Malgré la baisse des corrélations et l’importance croissante des facteurs individuels dans la performance des valeurs, les statistiques indiquent qu’en fait, la dispersion à l’échelle mondiale aujourd’hui est inférieure à sa moyenne à long terme. On s’attend donc à ce que la dispersion se rapproche de sa moyenne à long terme, ce qui offrirait un soutien supplémentaire aux approches de gestion basées sur la sélection des valeurs.
POURQUOI UNE VÉRITABLE GESTION ACTIVE ?
Il est vrai que la gestion active recouvre elle aussi des réalités différentes. Dans le cadre d’une gestion véritablement active, les gérants de fonds doivent être libres de sélectionner les sociétés qui leur inspirent les plus fortes convictions. Dans ce cadre, un portefeuille doit investir dans une valeur uniquement si celle-ci contribue aux objectifs de performance ajustée du risque plus efficacement qu’une autre. Toutefois, ce n’est pas la philosophie de toutes les sociétés de gestion active. Beaucoup d’entre elles subissent des paramètres de risque internes que l’on pourrait qualifier d’arbitraires, et qui leur attribuent une valeur maximale de sur- ou sous-pondération par rapport aux positions de leur indicateur de comparaison. La notion d’«?active money?» peut constituer un indicateur intéressant en ce sens. L’active money correspond à la somme des paris positifs du portefeuille par rapport à son indicateur de comparaison. Des gérants s’appuyant sur des recherches indépendantes et réellement convaincus par leurs positions ont toutes les chances de présenter un niveau élevé d’active money dans leurs fonds. Par exemple un portefeuille ayant un active money de 75?% présente un niveau de convictions positives fort par rapport à son indice de référence. Dans un marché surinformé et globalisé comme celui que nous connaissons actuellement, l’objectif des gérants actifs n’est plus de trouver l’information mais véritablement de savoir la traiter et l’analyser, en s’appuyant sur des ressources solides. C’est à partir de ce travail d’analyse que les gérants de Fidelity se forgent des convictions qui se traduisent par un niveau d’active money élevé, source de performances pour nos clients sur le long terme.
LES POINTS CLÉS
- Une approche sélective et fondamentale dans les choix d’investissement permet d’identifier des valeurs porteuses, au-delà de la question des cycles de marché.
- On peut s’attendre à une probable hausse dans la dispersion des performances individuelles des titres, actuellement inférieur à la moyenne.
- Une bonne sélection de valeur implique de bonnes convictions d’investissement mesuré par l’indicateur «?Active Money?».
- La difficulté dans un monde globalisé telle que le nôtre n’est plus d’accéder à l’information mais de correctement l’analyser.
Christophe Gloser, Président, Fidelity Worldwide Investment en France
À PROPOS DE L’AUTEUR
Christophe Gloser, président de Fidelity Worldwide Investment en France, est diplômé de l’ISUP. Après avoir commencé sa carrière dans la gestion de taux chez Crédit agricole, Christophe Gloser s’est rapidement tourné vers des fonctions commerciales, à l’origine auprès
d’une clientèle institutionnelle. À 48 ans, il possède une double compétence : la gestion financière et le développement commercial.
Plutôt que de se pencher sur les arguments maintes fois développés remettant en cause l’efficacité de la gestion indicielle, les mouvements moutonniers et les biais de concentration des indices boursiers, il semble intéressant de se pencher sur le comportement de la gestion active dans la période actuelle.