La plan de Manuel Valls pour relancer l’investissement et l’emploi en France s'accompagne d'une communication et de prévisions par trop optimistes.
Pour 2,5 milliards d’euros de plus…
« La stratégie mise en place par le gouvernement pour relancer la croissance est la bonne », a martelé Manuel Valls en présentant ses nouvelles « mesures pour une accélération de l’investissement et de l’activité ». Loin d’y voir un désaveu, le Premier ministre interprète la défaite de son parti aux élections départementales comme un signal pour accélérer les réformes. Après le pacte de responsabilité et la loi Macron, le gouvernement consent donc un nouveau geste en faveur des entreprises : 2,5 milliards d’euros jusqu’en 2017.
Parrallèlement à un pouvoir d’achat en progression (+ 1 % en 2014), il s’agit pour Manuel Valls de « consolider et accélérer la reprise économique » en stimulant l’investissement. Au programme : suramortissement des investissements réalisés dans les douze prochains mois (surpondération de 40 %), augmentation de l’enveloppe de BPIFrance pour les PME (2,1 milliards d’euros supplémentaires sur trois ans), simplification du PEA-PME, crédit ciblé pour la transition énergétique… Un vaste catalogue de mesures destiné autant aux entreprises qu’aux contempteurs du virage social-libéral au PS. « C’est un cocktail de mesures disparates, élaborées en prévision du congrès socialiste pour séduire toutes les mouvances », juge même le député de l'opposition Hervé Gaymard cité par Les Échos.
« Faire reculer le chômage, c’est notre priorité »
À l’instar d’Helmut Schmidt, le Premier ministre garde dans sa ligne de mire la réduction du chômage : « Les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d'après-demain », disait l’ancien chancelier allemand. Manuel Valls a retenu la leçon. Aussi expliquait-il en conférence de presse, que son stimulus « permettra d’accélérer le renouvellement de notre outil de production, la conquête de parts de marché et donc la création d’emplois ». Aucun objectif chiffré n’a néanmoins été donné en attendant le projet de loi sur le dialogue social que le ministre du Travail, François Rebsamen, présentera le 22 avril en Conseil des ministres.
Au-delà de la question de l’emploi, le gouvernement compte aussi sur les effets positifs de ces mesures sur la croissance. Ce coup de pouce permettrait de dépasser 1 % de croissance au premier semestre et 1,5 % sur l’année, estime Matignon. Une estimation élevée comparée à celles du FMI et de l’OCDE. L’institution dirigée par Christine Lagarde table en effet sur 0,95 % de croissance en 2015, tandis que la seconde parie sur 0,76 %, soit deux fois moins que le gouvernement. Manuel Valls, qui veut montrer à ses électeurs qu’il agit, prend une nouvelle fois le risque de décrédibiliser son action en s’appuyant sur des effets d’annonce manifestement ambitieux.
J.-H.F.
Parrallèlement à un pouvoir d’achat en progression (+ 1 % en 2014), il s’agit pour Manuel Valls de « consolider et accélérer la reprise économique » en stimulant l’investissement. Au programme : suramortissement des investissements réalisés dans les douze prochains mois (surpondération de 40 %), augmentation de l’enveloppe de BPIFrance pour les PME (2,1 milliards d’euros supplémentaires sur trois ans), simplification du PEA-PME, crédit ciblé pour la transition énergétique… Un vaste catalogue de mesures destiné autant aux entreprises qu’aux contempteurs du virage social-libéral au PS. « C’est un cocktail de mesures disparates, élaborées en prévision du congrès socialiste pour séduire toutes les mouvances », juge même le député de l'opposition Hervé Gaymard cité par Les Échos.
« Faire reculer le chômage, c’est notre priorité »
À l’instar d’Helmut Schmidt, le Premier ministre garde dans sa ligne de mire la réduction du chômage : « Les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d'après-demain », disait l’ancien chancelier allemand. Manuel Valls a retenu la leçon. Aussi expliquait-il en conférence de presse, que son stimulus « permettra d’accélérer le renouvellement de notre outil de production, la conquête de parts de marché et donc la création d’emplois ». Aucun objectif chiffré n’a néanmoins été donné en attendant le projet de loi sur le dialogue social que le ministre du Travail, François Rebsamen, présentera le 22 avril en Conseil des ministres.
Au-delà de la question de l’emploi, le gouvernement compte aussi sur les effets positifs de ces mesures sur la croissance. Ce coup de pouce permettrait de dépasser 1 % de croissance au premier semestre et 1,5 % sur l’année, estime Matignon. Une estimation élevée comparée à celles du FMI et de l’OCDE. L’institution dirigée par Christine Lagarde table en effet sur 0,95 % de croissance en 2015, tandis que la seconde parie sur 0,76 %, soit deux fois moins que le gouvernement. Manuel Valls, qui veut montrer à ses électeurs qu’il agit, prend une nouvelle fois le risque de décrédibiliser son action en s’appuyant sur des effets d’annonce manifestement ambitieux.
J.-H.F.