Point de jonction stratégique entre l’Occident et l’Asie, l’ancien Empire ottoman a perdu en l’espace de six ans la moitié de ses investissements directs étrangers. Pour autant, le pays bénéficie de sérieux atouts.
La Turquie en eaux troubles
De dix-neuf milliards de dollars en 2007 à dix milliards en 2013 : voilà l’étendue de la décroissance des investissements directs étrangers en Turquie ! Une situation très inquiétante pour un pays dont l’économie repose essentiellement sur la finance étrangère et qui, selon la plupart des analystes, aurait besoin de 150 milliards de dollars de flux financiers annuels afin de soutenir la dette de ses entreprises, du secteur bancaire et surtout de comptes publics déficitaires. À l’approche des élections législatives de 2015, le président Erdogan est attendu au tournant. Les résultats électoraux à venir pourraient déterminer la marge de manœuvre dont dispose le chef du gouvernement pour orienter la politique économique et rassurer les investisseurs sur la stabilité des institutions turques.
La scène politique a en effet récemment connu plusieurs polémiques dont l’économie du pays se serait volontiers passée. D’abord, le prix pharaonique, 600 millions de dollars, du nouveau palais présidentiel comptant plus de mille pièces. Ensuite, l’enquête anticorruption qui a touché certains proches du chef de l’État, parmi lesquels plusieurs ministres. L’image d’Ankara a aussi été entachée par les tentatives de censure des réseaux sociaux Twitter et Youtube. « Last but not least », le pouvoir exécutif peine à répondre aux appels de dirigeants internationaux lui demandant de prendre des mesures concrètes à l’égard de la menace représentée par l’État islamique. Autant de signaux qui doivent alerter la Turquie quant au non-respect du principe d’État de droit et à la déstabilisation subséquente des institutions. Sur le plan économique, seuls cinq pays ont réussi à atteindre des niveaux de revenus supérieurs aux Turcs avec des institutions réputées plus faibles : le Bahreïn, le Kazakhstan, la Russie, l’Arabie saoudite et le Venezuela. Pour autant, ils sont tous producteurs de pétrole !
Fort d’une croissance anticipée de son PIB de 3,3 % cette année et de 4 % en 2015, le pays n’est cependant pas au bord du gouffre. De nombreuses transactions d’ampleur ont notamment essaimé le paysage entrepreneurial turc. En novembre dernier, Yildiz Holding, la plus grande firme agroalimentaire du pays s’est offert le britannique United Biscuits pour deux milliards de livres (2,6 milliards d’euros). Par ailleurs, la banque espagnole BBVA a augmenté sa participation au capital de la banque nationale Garanti de 25 % à 40 % pour une somme de deux milliards d’euros. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement consacre pour sa part 1,4 milliard d’euros d’investissements annuels à la Turquie. Enfin, une joint-venture a été annoncée l’année dernière entre le constructeur italien Fiat et le conglomérat Koc Holding pour la production de nouveaux modèles de voitures à Bursa, ville du nord-ouest de la Turquie. Le coût de cette opération est estimé à 520 millions de dollars. Le dirigeant de cette multinationale, Mustafa Koc, a d’ailleurs déclaré que son groupe entamait la plus grande période de croissance organique de son histoire. Reste à savoir si cette tendance sera suivie sur le plan macroéconomique…
Par Firmin Sylla.
La scène politique a en effet récemment connu plusieurs polémiques dont l’économie du pays se serait volontiers passée. D’abord, le prix pharaonique, 600 millions de dollars, du nouveau palais présidentiel comptant plus de mille pièces. Ensuite, l’enquête anticorruption qui a touché certains proches du chef de l’État, parmi lesquels plusieurs ministres. L’image d’Ankara a aussi été entachée par les tentatives de censure des réseaux sociaux Twitter et Youtube. « Last but not least », le pouvoir exécutif peine à répondre aux appels de dirigeants internationaux lui demandant de prendre des mesures concrètes à l’égard de la menace représentée par l’État islamique. Autant de signaux qui doivent alerter la Turquie quant au non-respect du principe d’État de droit et à la déstabilisation subséquente des institutions. Sur le plan économique, seuls cinq pays ont réussi à atteindre des niveaux de revenus supérieurs aux Turcs avec des institutions réputées plus faibles : le Bahreïn, le Kazakhstan, la Russie, l’Arabie saoudite et le Venezuela. Pour autant, ils sont tous producteurs de pétrole !
Fort d’une croissance anticipée de son PIB de 3,3 % cette année et de 4 % en 2015, le pays n’est cependant pas au bord du gouffre. De nombreuses transactions d’ampleur ont notamment essaimé le paysage entrepreneurial turc. En novembre dernier, Yildiz Holding, la plus grande firme agroalimentaire du pays s’est offert le britannique United Biscuits pour deux milliards de livres (2,6 milliards d’euros). Par ailleurs, la banque espagnole BBVA a augmenté sa participation au capital de la banque nationale Garanti de 25 % à 40 % pour une somme de deux milliards d’euros. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement consacre pour sa part 1,4 milliard d’euros d’investissements annuels à la Turquie. Enfin, une joint-venture a été annoncée l’année dernière entre le constructeur italien Fiat et le conglomérat Koc Holding pour la production de nouveaux modèles de voitures à Bursa, ville du nord-ouest de la Turquie. Le coût de cette opération est estimé à 520 millions de dollars. Le dirigeant de cette multinationale, Mustafa Koc, a d’ailleurs déclaré que son groupe entamait la plus grande période de croissance organique de son histoire. Reste à savoir si cette tendance sera suivie sur le plan macroéconomique…
Par Firmin Sylla.