"Les fonds anglo-saxons comme français vont rester actifs en 2014"
Entretien avec Imed Ben Romdhane, responsable mondial du sponsor coverage, Natixis.
Décideurs. En cette fin d’année 2013, quel regard portez-vous sur le marché du LBO ?
Imed Ben Romdhane. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le marché s’est révélé cette année extrêmement actif en matière de dette LBO. L’appétit des investisseurs a été particulièrement mordant du côté des marchés du high yield comme de la dette bancaire. Il faut néanmoins relever qu’une grosse partie des volumes de la dette LBO a été consacrée à des refinancements ou des dividendes recap.
Au cours de cette année, les LBO primaires ont été peu nombreux, contrairement aux LBO secondaires et tertiaires qui ont inondé le marché. Ce phénomène est imputable sans aucun doute à la faiblesse de la croissance économique ainsi qu’aux timides résultats affichés par les entreprises. La dégradation de la conjoncture a également impacté le marché du M&A qui s’est révélé plus timide que les années précédentes.
Décideurs. En Europe, les financements high yield ont atteint le même niveau que les financements de LBO bancaire. Vous confirmez que c’est une grande première ?
I. B. R. Tout à fait. D’ailleurs, cela démontre que le high yield devient une alternative crédible pour financer les acquisitions LBO. C’est une tendance forte qui est appelée à se poursuivre tout au long de l’année 2014 à condition que les politiques monétaires restent inchangées.
Décideurs. Si vous deviez tracer quelques grandes tendances, quelles seraient-elles ?
I. B. R. Depuis la crise financière, les acteurs du monde du LBO sont devenus plus pragmatiques. Désormais, tracer des tendances sur des longues durées devient hasardeux. Si l’on fait néanmoins un retour en arrière, l’année 2013 pourrait sans difficultés être associée à l’augmentation des leviers sur les actifs de qualité. La demande accrue des investisseurs a exacerbé cette tendance qui agissait déjà comme une lame de fond depuis quelques temps.
Autre phénomène mis en lumière au cours de cette année 2013, l’excellente compétitivité entre les différents acteurs bancaires soucieux d’arranger des LBO de qualité. Je suis par ailleurs convaincu que le high yield va devenir une alternative de financement de plus en plus crédible.
Décideurs. L’année 2014 pourrait-elle s’ouvrir sous de bons auspices ?
I. B. R. Aujourd’hui, il y a des dossiers de très grande qualité dans le pipe. Le premier semestre 2014 devrait être le témoin de LBO de grande qualité et de taille conséquente. Cela sera sans aucun doute le début d’une très belle dynamique pour les fonds de private equity. Il faudra observer avec attention le déroulement des levées de fonds afin de mesurer l’appétit des LPs pour le marché français. Il est crucial de sonder le comportement de certaines sociétés sous LBO dans un contexte économique qui s’annonce toujours atone. Il faudra être attentif à la façon dont les restructurations vont être gérées par les fonds de private equity et les prêteurs.
Dernier coup de projecteur, sur le marché boursier qui paraît bien orienté. Certaines sociétés pourraient, en effet, être introduites en Bourse dans les prochains mois. Le succès de ces opérations pourrait rendre cette alternative de sortie crédible aux yeux des investisseurs et créer une tendance susceptible d’être suivie par d’autres fonds d’investissement.
Décideurs. L’appétit des fonds ne devrait donc pas diminuer ?
I. B. R. Absolument pas ! Les fonds anglo-saxons comme français vont rester actifs en 2014. La plupart d’entre eux cibleront d’ailleurs des sociétés dont le chiffre d’affaires est généré à l’international et de préférence avec une exposition sur les marchés émergents.
Emilie Vidaud
Imed Ben Romdhane. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le marché s’est révélé cette année extrêmement actif en matière de dette LBO. L’appétit des investisseurs a été particulièrement mordant du côté des marchés du high yield comme de la dette bancaire. Il faut néanmoins relever qu’une grosse partie des volumes de la dette LBO a été consacrée à des refinancements ou des dividendes recap.
Au cours de cette année, les LBO primaires ont été peu nombreux, contrairement aux LBO secondaires et tertiaires qui ont inondé le marché. Ce phénomène est imputable sans aucun doute à la faiblesse de la croissance économique ainsi qu’aux timides résultats affichés par les entreprises. La dégradation de la conjoncture a également impacté le marché du M&A qui s’est révélé plus timide que les années précédentes.
Décideurs. En Europe, les financements high yield ont atteint le même niveau que les financements de LBO bancaire. Vous confirmez que c’est une grande première ?
I. B. R. Tout à fait. D’ailleurs, cela démontre que le high yield devient une alternative crédible pour financer les acquisitions LBO. C’est une tendance forte qui est appelée à se poursuivre tout au long de l’année 2014 à condition que les politiques monétaires restent inchangées.
Décideurs. Si vous deviez tracer quelques grandes tendances, quelles seraient-elles ?
I. B. R. Depuis la crise financière, les acteurs du monde du LBO sont devenus plus pragmatiques. Désormais, tracer des tendances sur des longues durées devient hasardeux. Si l’on fait néanmoins un retour en arrière, l’année 2013 pourrait sans difficultés être associée à l’augmentation des leviers sur les actifs de qualité. La demande accrue des investisseurs a exacerbé cette tendance qui agissait déjà comme une lame de fond depuis quelques temps.
Autre phénomène mis en lumière au cours de cette année 2013, l’excellente compétitivité entre les différents acteurs bancaires soucieux d’arranger des LBO de qualité. Je suis par ailleurs convaincu que le high yield va devenir une alternative de financement de plus en plus crédible.
Décideurs. L’année 2014 pourrait-elle s’ouvrir sous de bons auspices ?
I. B. R. Aujourd’hui, il y a des dossiers de très grande qualité dans le pipe. Le premier semestre 2014 devrait être le témoin de LBO de grande qualité et de taille conséquente. Cela sera sans aucun doute le début d’une très belle dynamique pour les fonds de private equity. Il faudra observer avec attention le déroulement des levées de fonds afin de mesurer l’appétit des LPs pour le marché français. Il est crucial de sonder le comportement de certaines sociétés sous LBO dans un contexte économique qui s’annonce toujours atone. Il faudra être attentif à la façon dont les restructurations vont être gérées par les fonds de private equity et les prêteurs.
Dernier coup de projecteur, sur le marché boursier qui paraît bien orienté. Certaines sociétés pourraient, en effet, être introduites en Bourse dans les prochains mois. Le succès de ces opérations pourrait rendre cette alternative de sortie crédible aux yeux des investisseurs et créer une tendance susceptible d’être suivie par d’autres fonds d’investissement.
Décideurs. L’appétit des fonds ne devrait donc pas diminuer ?
I. B. R. Absolument pas ! Les fonds anglo-saxons comme français vont rester actifs en 2014. La plupart d’entre eux cibleront d’ailleurs des sociétés dont le chiffre d’affaires est généré à l’international et de préférence avec une exposition sur les marchés émergents.
Emilie Vidaud