Pour la Médiatrice nationale du crédit, les banques continueront de jouer un rôle majeur dans le financement des entreprises.
Jeanne-Marie Prost : « Je ne suis pas inquiète sur la solidité des banques françaises »
Décideurs. Quelles sont les principales problématiques qui conduisent les entreprises à solliciter la Médiation du crédit ? Quels sont les points de blocage que vous rencontrez ?
Jeanne-Marie Prost : Nous sommes sollicités par des entreprises qui peinent à s’accorder sur des solutions de financement avec leur banquier ou leur assureur-crédit. Ce ne sont pas nécessairement des entreprises en difficulté. Nous traitons des dossiers où, parfois, le conflit banque-entreprise est tel qu'il n'existe plus aucun dialogue. Le plus souvent, nous sommes saisis par des petites entreprises pour des difficultés de trésorerie. En pratique, cela se traduit par des dénonciations de découvert, des refus de demandes de crédit ou de restructuration de la dette.
Nous sommes aussi parfois confrontés à des situations où il existe un désaccord entre les différentes banques de l'entreprise qui ne partagent pas la même analyse. Cela est souvent le cas pour des dossiers avec d’importants enjeux économiques et financiers. La Médiation du crédit intervient alors en tant qu'interlocuteur neutre pour négocier une solution acceptable pour tous qui permet à l’entreprise de ne pas mettre en péril son activité ou son développement.
Décideurs. Quelle est l'approche de la Médiation du crédit ?
J.-M.P. : Notre approche diffère selon la taille du dossier. La Médiation est ouverte à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. Les TPE, pour leur part, représentent environ 80 % de nos saisines et les dossiers sont traités au niveau local par des médiateurs départementaux qui sont les directeurs de la Banque de France. Ceci nous permet d’être extrêmement réactifs. Le dossier est pris en charge dans les 48 heures suivant la saisie de la demande sur notre site internet.
Quand des dossiers dépassent une certaine taille, ils peuvent être traités par l’équipe de médiation nationale, mais nous privilégions généralement une approche locale ou régionale et donc ceci ne concerne qu’une très faible proportion de nos dossiers.
Notre démarche est assez distincte de celle du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri) puisque nous n'intervenons que sur le volet du financement et non sur la restructuration industrielle proprement dite. Nous intervenons en amont de toute procédure amiable ou collective. Par ailleurs, plus vous intervenez tôt, plus les chances de succès sont élevées.
Décideurs. Quelle analyse faites-vous de la mutation du financement des entreprises ?
J.-M.P. : On peut distinguer deux catégories : d'une part, celle des grandes entreprises et des ETI qui d'ores et déjà se financent largement sur les marchés et, d'autre part, les PME ou TPE. Pour ces dernières le financement bancaire est essentiel. En effet, les besoins de financement, la taille du ticket et les coûts de structure qu’implique la désintermédiation rendent cette solution difficilement envisageable pour les PME. Par ailleurs, l’ouverture du capital des PME constitue toujours un sujet délicat pour le chef d’entreprise ou l’actionnaire. Les banques continueront donc de jouer un rôle majeur pour ces dernières. Il est à noter qu'en France, le taux moyen des crédits aux PME est le plus bas d'Europe.
Décideurs. Quels conseils pratiques donneriez-vous aux entreprises en difficulté ?
J.-M.P. : Il faut réagir très en amont et ne pas hésiter à se faire aider dès les premières difficultés. Les entreprises doivent absolument se doter d’outils de pilotage interne leur permettant d’anticiper au mieux. Nous voyons souvent des entreprises qui, par défaut de pilotage, se retrouvent en difficulté. Il n’y a pas forcément besoin d’outils sophistiqués. Au niveau d’une PME, disposer d’indicateurs permettant de suivre la trésorerie est un élément de base. Le chef d’entreprise peut s’appuyer sur son expert-comptable qui peut l’aider à élaborer des outils simples et opérationnels. Enfin, il doit communiquer et ne pas s’isoler lorsque les difficultés apparaissent. Pour les plus petites entreprises la Médiation du crédit a créé un guide « Chefs d’entreprise facilitez vos relations avec vos banques ». Celui- ci est désormais téléchargeable sur notre site internet : www.mediateurducredit.fr. Aider les chefs d’entreprise à anticiper et à mieux communiquer avec leur banquier, c’est une de nos priorités.
Jeanne-Marie Prost : Nous sommes sollicités par des entreprises qui peinent à s’accorder sur des solutions de financement avec leur banquier ou leur assureur-crédit. Ce ne sont pas nécessairement des entreprises en difficulté. Nous traitons des dossiers où, parfois, le conflit banque-entreprise est tel qu'il n'existe plus aucun dialogue. Le plus souvent, nous sommes saisis par des petites entreprises pour des difficultés de trésorerie. En pratique, cela se traduit par des dénonciations de découvert, des refus de demandes de crédit ou de restructuration de la dette.
Nous sommes aussi parfois confrontés à des situations où il existe un désaccord entre les différentes banques de l'entreprise qui ne partagent pas la même analyse. Cela est souvent le cas pour des dossiers avec d’importants enjeux économiques et financiers. La Médiation du crédit intervient alors en tant qu'interlocuteur neutre pour négocier une solution acceptable pour tous qui permet à l’entreprise de ne pas mettre en péril son activité ou son développement.
Décideurs. Quelle est l'approche de la Médiation du crédit ?
J.-M.P. : Notre approche diffère selon la taille du dossier. La Médiation est ouverte à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. Les TPE, pour leur part, représentent environ 80 % de nos saisines et les dossiers sont traités au niveau local par des médiateurs départementaux qui sont les directeurs de la Banque de France. Ceci nous permet d’être extrêmement réactifs. Le dossier est pris en charge dans les 48 heures suivant la saisie de la demande sur notre site internet.
Quand des dossiers dépassent une certaine taille, ils peuvent être traités par l’équipe de médiation nationale, mais nous privilégions généralement une approche locale ou régionale et donc ceci ne concerne qu’une très faible proportion de nos dossiers.
Notre démarche est assez distincte de celle du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri) puisque nous n'intervenons que sur le volet du financement et non sur la restructuration industrielle proprement dite. Nous intervenons en amont de toute procédure amiable ou collective. Par ailleurs, plus vous intervenez tôt, plus les chances de succès sont élevées.
Décideurs. Quelle analyse faites-vous de la mutation du financement des entreprises ?
J.-M.P. : On peut distinguer deux catégories : d'une part, celle des grandes entreprises et des ETI qui d'ores et déjà se financent largement sur les marchés et, d'autre part, les PME ou TPE. Pour ces dernières le financement bancaire est essentiel. En effet, les besoins de financement, la taille du ticket et les coûts de structure qu’implique la désintermédiation rendent cette solution difficilement envisageable pour les PME. Par ailleurs, l’ouverture du capital des PME constitue toujours un sujet délicat pour le chef d’entreprise ou l’actionnaire. Les banques continueront donc de jouer un rôle majeur pour ces dernières. Il est à noter qu'en France, le taux moyen des crédits aux PME est le plus bas d'Europe.
Décideurs. Quels conseils pratiques donneriez-vous aux entreprises en difficulté ?
J.-M.P. : Il faut réagir très en amont et ne pas hésiter à se faire aider dès les premières difficultés. Les entreprises doivent absolument se doter d’outils de pilotage interne leur permettant d’anticiper au mieux. Nous voyons souvent des entreprises qui, par défaut de pilotage, se retrouvent en difficulté. Il n’y a pas forcément besoin d’outils sophistiqués. Au niveau d’une PME, disposer d’indicateurs permettant de suivre la trésorerie est un élément de base. Le chef d’entreprise peut s’appuyer sur son expert-comptable qui peut l’aider à élaborer des outils simples et opérationnels. Enfin, il doit communiquer et ne pas s’isoler lorsque les difficultés apparaissent. Pour les plus petites entreprises la Médiation du crédit a créé un guide « Chefs d’entreprise facilitez vos relations avec vos banques ». Celui- ci est désormais téléchargeable sur notre site internet : www.mediateurducredit.fr. Aider les chefs d’entreprise à anticiper et à mieux communiquer avec leur banquier, c’est une de nos priorités.