Entretien avec le directeur du crédit et membre du directoire de l'Agence France locale.
Philippe Rogier (AFL) : «Les collectivités locales sont pour la plupart en excellente santé financiè
Décideurs. À combien estimez-vous les besoins de financement des collectivités locales ?
Philippe Rogier. En 2013, les régions, départements, communes et groupements à fiscalité propre qui sont les membres potentiels de l’Agence ont emprunté 16,8 milliards d’euros. Notre conviction est que l’augmentation du recours à l’emprunt viendra pallier en partie la baisse des dotations. La capacité d’autofinancement reste très élevée pour nombre de collectivités qui n’ont donc aucune raison de ne pas recourir à l’emprunt.
Décideurs. Depuis plusieurs mois, les banques privées ont rouvert les crédits auprès des collectivités locales. Cette offre est-elle suffisante ?
P. R. Les collectivités locales peuvent en effet accéder de nouveau au crédit plus facilement et c’est une excellente nouvelle. Néanmoins, cette offre ne nous semble pas en mesure de couvrir la totalité des besoins des collectivités locales, surtout en dynamique, car se cumulent pour les années à venir des exigences prudentielles de plus en plus contraignantes pour les banques commerciales et la fin des dispositifs temporaires mis en place par l’État avec la Caisse des dépôts.
« Nous allons lever un milliard d’euros début 2015 »
Décideurs. Le lancement de l’Agence France locale a pris un peu de retard. Quel est le montant que vous souhaitez lever et à quel horizon ?
P. R. L’Agence France locale est un projet né il y a une dizaine d’années ; cette longue gestation était nécessaire à la mise en place, en France, d’un terrain juridique favorable à la création d’une telle agence. Aujourd’hui, un an à peine après sa création officielle, l’Agence compte 82 membres et les engagements de fonds propres s’élèvent à cent millions d’euros. Nous sommes donc, s’agissant des adhésions, dans les délais que nous nous étions fixés.
Dès le début 2015 (et il est vrai non pas en décembre 2014 comme nous l’avions souhaité), nous projetons de lever un milliard d’euros, que nous pourrons immédiatement prêter à nos membres. Ceux-ci envisagent aujourd’hui de recourir à l’Agence en 2015 pour des emprunts entre un et deux milliards d’euros.
Décideurs. En matière de taux, quels sont vos objectifs pour cette première levée ?
P. R. Les banques qui vont arranger notre émission inaugurale nous inscrivent dans le paysage du secteur public français. À ce titre, nous pourrions viser des niveaux proches de nos équivalents que sont les institutions financières ayant une activité dans le domaine public (agences de l’État).
Décideurs. Depuis plusieurs années, les finances des collectivités ont été beaucoup critiquées. Selon vous, la situation est-elle si critique ?
P. R. Les collectivités, dont les finances sont souvent montrées du doigt lorsqu’il s’agit pour l’État de réduire ses dépenses, ne sont pas pour autant les mauvais élèves que l’on décrit. Elles souffrent de cet « effet de ciseau » dénoncé par nombre d’associations d’élus et qui est la conséquence d’une baisse des dotations doublée d’une augmentation des dépenses qui leur incombent.
Néanmoins, elles sont pour la plupart en excellente santé financière, c’est d’ailleurs ce que l’Agence, grâce à un système de rating spécifique que nous avons développé, a pu établir. La solvabilité, même si elle va décroître avec la baisse des dotations, restera plus élevée qu’au début des années 1990 et dans des niveaux plus élevés que les secteurs publics locaux en Europe.
À propos de l’Agence France locale : créée en juillet 2013 et pilotée par les collectivités, cette agence permet à ses membres de réaliser des emprunts sécurisés et simplifiés grâce à un accès mutualisé au marché obligataire. Elle compte actuellement 82 adhérents et ambitionne d’atteindre la barre des cent avant la fin de l’année.
Philippe Rogier. En 2013, les régions, départements, communes et groupements à fiscalité propre qui sont les membres potentiels de l’Agence ont emprunté 16,8 milliards d’euros. Notre conviction est que l’augmentation du recours à l’emprunt viendra pallier en partie la baisse des dotations. La capacité d’autofinancement reste très élevée pour nombre de collectivités qui n’ont donc aucune raison de ne pas recourir à l’emprunt.
Décideurs. Depuis plusieurs mois, les banques privées ont rouvert les crédits auprès des collectivités locales. Cette offre est-elle suffisante ?
P. R. Les collectivités locales peuvent en effet accéder de nouveau au crédit plus facilement et c’est une excellente nouvelle. Néanmoins, cette offre ne nous semble pas en mesure de couvrir la totalité des besoins des collectivités locales, surtout en dynamique, car se cumulent pour les années à venir des exigences prudentielles de plus en plus contraignantes pour les banques commerciales et la fin des dispositifs temporaires mis en place par l’État avec la Caisse des dépôts.
« Nous allons lever un milliard d’euros début 2015 »
Décideurs. Le lancement de l’Agence France locale a pris un peu de retard. Quel est le montant que vous souhaitez lever et à quel horizon ?
P. R. L’Agence France locale est un projet né il y a une dizaine d’années ; cette longue gestation était nécessaire à la mise en place, en France, d’un terrain juridique favorable à la création d’une telle agence. Aujourd’hui, un an à peine après sa création officielle, l’Agence compte 82 membres et les engagements de fonds propres s’élèvent à cent millions d’euros. Nous sommes donc, s’agissant des adhésions, dans les délais que nous nous étions fixés.
Dès le début 2015 (et il est vrai non pas en décembre 2014 comme nous l’avions souhaité), nous projetons de lever un milliard d’euros, que nous pourrons immédiatement prêter à nos membres. Ceux-ci envisagent aujourd’hui de recourir à l’Agence en 2015 pour des emprunts entre un et deux milliards d’euros.
Décideurs. En matière de taux, quels sont vos objectifs pour cette première levée ?
P. R. Les banques qui vont arranger notre émission inaugurale nous inscrivent dans le paysage du secteur public français. À ce titre, nous pourrions viser des niveaux proches de nos équivalents que sont les institutions financières ayant une activité dans le domaine public (agences de l’État).
Décideurs. Depuis plusieurs années, les finances des collectivités ont été beaucoup critiquées. Selon vous, la situation est-elle si critique ?
P. R. Les collectivités, dont les finances sont souvent montrées du doigt lorsqu’il s’agit pour l’État de réduire ses dépenses, ne sont pas pour autant les mauvais élèves que l’on décrit. Elles souffrent de cet « effet de ciseau » dénoncé par nombre d’associations d’élus et qui est la conséquence d’une baisse des dotations doublée d’une augmentation des dépenses qui leur incombent.
Néanmoins, elles sont pour la plupart en excellente santé financière, c’est d’ailleurs ce que l’Agence, grâce à un système de rating spécifique que nous avons développé, a pu établir. La solvabilité, même si elle va décroître avec la baisse des dotations, restera plus élevée qu’au début des années 1990 et dans des niveaux plus élevés que les secteurs publics locaux en Europe.
À propos de l’Agence France locale : créée en juillet 2013 et pilotée par les collectivités, cette agence permet à ses membres de réaliser des emprunts sécurisés et simplifiés grâce à un accès mutualisé au marché obligataire. Elle compte actuellement 82 adhérents et ambitionne d’atteindre la barre des cent avant la fin de l’année.