De Monaco à Genève, il n’y a qu’un pas. Hervé Ordioni, CEO de la Banque Privée Internationale de Edmond de Rothschild revient sur sa première année à la tête de l’entité. Il met en avant le lancement d’un ambitieux programme de transformation pour réorganiser les équipes par marché, un fort développement à l’international et le recrutement d’une nouvelle génération de banquiers.
Hervé Ordioni (Edmond de Rothschild) : "Une nouvelle vague générationnelle de banquiers se déploie"
Décideurs. Quel est votre parcours ?
Hervé Ordioni. J’ai effectué mes premiers pas à la banque Edmond de Rothschild Monaco en 1996. En 2013, je suis devenu CEO et pendant dix ans, avec les équipes, nous avons fait de notre maison un établissement de référence à Monaco.
L’année dernière, Ariane de Rothschild m’a demandé de la rejoindre à Genève pour m’occuper du développement de la banque privée internationale en supervisant les activités de banque privée suisse, monégasque, dubaïote, israélienne et anglaise ainsi que les activités de Wealth Solutions, Wealth Planning et GFI.
Cela fait désormais un an que vous en êtes à la tête, quel bilan faites-vous ?
En tant qu’homme de terrain, j’ai parcouru les entités pour rencontrer les professionnels et voir comment soutenir le développement des différentes structures en identifiant leurs besoins. Le bilan est surtout humain car c’est clairement la clé du métier. Avoir les bonnes personnes à la bonne place, les fonctions experts adéquates, c’est primordial.
"Notre caractère de groupe familial a tendance à rassurer "
Nous avons concentré l’entité d’Israël sur les métiers de gestion de fortune, gestion de portefeuilles et asset management. Concernant la Suisse, nous avons réparti la banque par marché : Genève, Lausanne, Zurich et Fribourg, afin de proposer une offre complète sur ce pays. Plusieurs nominations ont été annoncées en début d’année pour accompagner le développement de la banque privée en Suisse. Nous avons fait appel à nos talents en interne qui auront pour mission de développer l’offre de services pour la clientèle on-shore.
Avez-vous dû faire face à certains défis ?
La gestion de la relation client est un défi qui nous occupe au quotidien. Nous élaborons des axes de développement en vue de répondre aux attentes et aux objectifs de notre clientèle, pour soutenir les banquiers, et nous sommes particulièrement attentifs à l’essor des nouvelles technologies pour devenir plus efficients, en plus de notre déploiement numérique.
En Suisse, le marché bancaire a rencontré de graves difficultés en mars dernier, provocant un choc au vu des soubresauts qu’ont connu certaines banques. Cependant, les inquiétudes ont été de courte durée car des solutions ont été trouvées rapidement et notre caractère de groupe familial rassure au sein de cet environnement tourmenté.
Quels sont les prochains chantiers du groupe ?
À l’instar de la place bancaire de Monaco qui s’est très bien comportée ces quinze dernières années, nous constatons que Dubaï ese trouve sur la même voie. Nous allons poursuivre notre soutien auprès des équipes du Moyen-Orient ainsi que celles d’Israël. Puis, côté humain, une nouvelle vague générationnelle de banquiers se déploie. Séduire, conserver et former les talents est notre priorité.
En dehors du travail, avez-vous des hobbies ?
Ayant beaucoup joué au tennis, j’ai obtenu quelque succès lorsque j’étais plus jeune, mais je suis passé aux sports automobiles depuis quelques années car j’aime l’esprit d’équipe et la gestion du risque que cela implique. Avec Thierry Boutsen, ex-pilote de Formule 1, nous avons gagné le Tour Auto 2022, qui est la grande compétition de voitures historiques.
Une citation ou un mantra qui vous suit depuis toujours ?
"Aim straight, hold steady" est une citation qui m’accompagne depuis plus de trente ans : définir une stratégie, s’y tenir face aux différentes sources de stress, tout en ouvrant la voie à ses collaborateurs. Car un leader qui n’est pas entouré n’en est pas un.
Propos recueillis par Marine Fleury
