Patrice Lafargue, le pilote

Lorsqu’il raconte son histoire, Patrice Lafargue affiche une humilité rafraîchissante et évoque son parcours avec une légèreté qui n’a rien à voir avec la désinvolture. Tout semble frappé au coin du bon sens, presque de l’évidence, même pour quelqu’un tombé dans l’immobilier "par accident". Des "accidents" successifs qui l’ont conduit à rejoindre, diriger et développer un groupe qui compte 450 collaborateurs, vingt sociétés, 253 000 MWh de capacité en énergie renouvelable et 170 millions d’euros d’actifs. Né à Blois, où le groupe conserve une forte présence, Idec se déploie aujourd’hui partout en France et aux quatre coins du monde.

Court circuit

Après un DUT en électricité, Patrice Lafargue commence sa vie professionnelle à l’Agence France-Presse (AFP) qu’il quitte rapidement pour intégrer un bureau d’études en qualité d’ingénieur électricien puis de responsable de projets. Il rallie ensuite Bouygues, étape qui, de son propre aveu et avec un certain recul "ne peut pas faire de mal". Trois ans plus tard, il rejoint le groupe Idec alors que la société ne compte que dix employés. D’abord salarié, il en devient rapidement actionnaire, puis actionnaire principal en l’an 2000, toujours "par accident". Après trois années compliquées, aux côtés de ses associés, il redresse la société, préambule à un développement hors norme.

Diversification

Patrice Lafargue croit en la diversification estimant le mono-produit dangereux. Et c’est par la diversification que le groupe croît. D’abord spécialisé dans la réalisation de bâtiments industriels et logistiques, Idec se diversifie jusqu’à devenir l’un des rares acteurs immobiliers globaux du marché français: aménagement et promotion, conception et construction, investissement et énergie. Transversalité dans les activités donc, et diversification géographique puisque le groupe dispose aujourd’hui d’antennes en Angleterre, en Suisse, en Espagne et en Asie. Acteur majeur et engagé, le groupe imagine et réalise un immobilier différent, plus intelligent, connecté et durable. Son PDG appuie cette volonté : "Nous nous devons de réinventer notre approche à chaque projet, quelle qu’en soit sa taille ou sa technicité afin de répondre aux défis du monde qui nous entoure". Et quand il s’agit de Patrice Lafargue, des mots aux actes, il n’y a qu’un pas. Les développements internes sont complétés par des investissements et prises de participation qui autorisent à déployer "des compétences plus rapidement".

Patrice Lafargue croit en la diversification estimant le mono-produit dangereux. Et c’est par la diversification que le groupe croît

Curiosité bien placée

Passionné de sport en général et d’automobile en particulier, le PDG du groupe Idec partage son temps entre son métier, sa passion et… l’art (subtil) de ne rien faire. Une activité, essentielle, pour laquelle il est "de plus en plus compétent avec le temps". S’il reste réservé au moment d’évoquer sa carrière, il a construit un empire qui lui permet aujourd’hui d’investir en toute autonomie sur toute forme de projet. Un essor guidé par une grande curiosité, soutenue par une capacité d’investissement suffisante pour l’assouvir. Dernière audace, la création du fonds Innovation qui soutient des projets novateurs à travers la prise de participation dans des entreprises ou start-up. Dernière audace en date, mais certainement pas la dernière.

Alban Castres