L’enseigne de textile féminin, placée en redressement judiciaire en mai, a trouvé un repreneur. Le tribunal de Bobigny a désigné son fournisseur Sy International, pour limiter la casse sociale.

Deux ans après la cession par Vivarte de Naf Naf au groupe chinois La Chapelle, la volonté de désengagement rapide de ce dernier ainsi que la crise du Covid-19, ont fortement accentué les difficultés de l’enseigne de prêt-à-porter féminin. Placé en redressement judiciaire le 15 mai par le tribunal de commerce de Bobigny, Naf Naf cherchait un repreneur. Deux candidats étaient en concurrence sur ce dossier : le groupe de textile Beaumanoir, détenteur des marques Cache Cache, Bréal, Morgan, Vib’s et Bonobo, et le fournisseur turc de Naf Naf, Sy International. Le tribunal a finalement acté la reprise du groupe par ce dernier, pour privilégier l’intégration verticale, mais surtout parce que son offre permettait de conserver plus d’emplois que celle de son concurrent. De fait, via sa filiale Sy Corporate France, le groupe dirigé par l’homme d’affaires franco-turc Selçuk Yilmaz, reprendra 200 des 235 boutiques de l’enseigne, dont 75 magasins affiliés, préservant ainsi 80 % des emplois. Le groupe Beaumanoir, quant à lui, proposait de conserver 60 % des emplois en reprenant 170 commerces.

Le candidat éconduit déclare rester "convaincu de la justesse de son offre qui aurait permis de redresser l’entreprise et offert une pérennité à la marque et à plus de 700 collaborateurs". Luc Mory, le Pdg de Naf Naf affirme, lui, que "le Tribunal de Commerce de Bobigny a retenu l'offre la meilleure socialement et financièrement". Cette association "représente une solide garantie de pérennité pour notre entreprise", poursuit-il. Celle-ci est aussi en phase avec la stratégie de Sy International, déjà repreneur de Sinequanone en 2018, qui souhaite intégrer et contrôler l’ensemble de sa chaîne de valeur, de la production à la distribution en magasin. Cette solution permettra d’avoir "une supply chain très agile et d'être livré très vite, au meilleur prix et dans les meilleurs délais", expliquait, en mai, Luc Mory à l’AFP.

Baptiste Delcambre

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