Nous animons une communauté d'innovation pour favoriser le brassage d’idées en rupture
Entretien avec Dominique Levent, directrice créativité – vision (direction de la recherche & études
Décideurs. Quelle est la mission de la direction créativité-vision de Renault ?
Dominique Levent. La mission de cette direction est de « voir » loin et large pour renforcer l’ouverture de l’entreprise au monde extérieur, contribuer à préparer les ruptures et anticiper sur les évolutions de l’écosystème de la mobilité. Cette mission s’inscrit dans une volonté de l’entreprise de renforcer l’innovation, dont elle a fait le premier axe de son plan stratégique 2016. Pour cela, Renault s’appuie sur quatre leviers : mieux capter les tendances, par une activité de veille stratégique et plus d’ouverture vers l’extérieur ; dynamiser la créativité, en faisant notamment appel aux idées de tous nos collaborateurs ; accélérer l’introduction de ces idées dans nos gammes grâce à un processus structuré. Enfin, Renault s’appuie sur ses partenaires, Nissan dans le cadre de l’Alliance bien entendu, ses fournisseurs-équipementiers, mais aussi les nouveaux acteurs dans l’écosystème de la mobilité, tel que TomTom.
Décideurs. Comment s’organise la démarche d’open innovation au sein de la direction de la recherche de Renault ?
D. L. Tout d’abord, nous animons une communauté d'innovation réunissant des sociétés des mondes automobile et hors-automobile pour cerner les tendances de la mobilité de demain et favoriser le brassage d’idées en rupture. La présence de L’Oréal dans la communauté d’innovation a ainsi permis de favoriser un dialogue original entre Renault et Biotherm.
Par ailleurs, nous réalisons une véritable veille de technologies innovantes auprès d’universités et start-up. Nous disposons entre autres d’une antenne en Californie, région à forte expertise technologique, très en avance sur les problématiques liées à la mobilité.
Enfin, nous faisons entrer le monde non automobile au cœur même de notre centre de développement automobile, le Technocentre. Nous y avons ouvert une « Innovation Room » où, chaque année, nous exposons sur deux thèmes stratégiques des innovations hors-automobile pour stimuler la créativité.
Décideurs. Quels en sont les défis, notamment en ce qui concerne l’organisation ?
D. L. La mise en place de ces changements ne peut se faire qu’avec l’appui du haut management : il faut savoir convaincre en démontrant un retour sur investissement futur de ces démarches très amont qui prennent du temps à implanter. Un exercice pas toujours facile !
Décideurs. La question de la propriété intellectuelle est-elle un obstacle à la démarche d’open innovation ?
D. L. Nous travaillons à un niveau où les idées ne sont pas incarnées par une solution technique, nous considérons à ce stade-là qu’il n’existe pas de propriété intellectuelle. L’idée a besoin de liberté pour s’épanouir, il faut la tester, en parler, la faire rebondir. Si on ne laisse pas cela se faire, l’idée risque de ne pas arriver à maturation. Dès qu’une solution technique commence à l’incarner, la vigilance s’impose, et c’est à ce moment que la protection entre en ligne de compte et devient fondamentale.
Décideurs. En quoi s’agit-il bien d’une démarche d’innovation, au-delà d’une démarche marketing ?
D. L. Auparavant la démarche, de la conception à la vente en passant par la production, était linéaire. Entreprise et client sont désormais en confrontation permanente, nous nous situons dans un processus cyclique et itératif. Le marketing est donc mêlé de plus en plus en amont à la démarche d’innovation. Nous impliquons notre service études clients afin de comprendre la voix du client très en amont. Dans un futur proche, nous consulterons, au niveau de la direction de recherche, la communauté des bloggers automobiles, très professionnels dans l’expression de leurs besoins.
Décideurs. Que changent les technologies du Web 2.0 ?
D. L. Elles accélèrent la captation et la reconnaissance d’une idée valide. La rapidité de mobilisation que les NTIC fournissent permet d’évaluer le pouvoir d’adhésion d’une idée, sa crédibilité. Le Web 2.0 est à la fois un facteur de ces nouvelles démarches d’innovation et un outil.
Dominique Levent. La mission de cette direction est de « voir » loin et large pour renforcer l’ouverture de l’entreprise au monde extérieur, contribuer à préparer les ruptures et anticiper sur les évolutions de l’écosystème de la mobilité. Cette mission s’inscrit dans une volonté de l’entreprise de renforcer l’innovation, dont elle a fait le premier axe de son plan stratégique 2016. Pour cela, Renault s’appuie sur quatre leviers : mieux capter les tendances, par une activité de veille stratégique et plus d’ouverture vers l’extérieur ; dynamiser la créativité, en faisant notamment appel aux idées de tous nos collaborateurs ; accélérer l’introduction de ces idées dans nos gammes grâce à un processus structuré. Enfin, Renault s’appuie sur ses partenaires, Nissan dans le cadre de l’Alliance bien entendu, ses fournisseurs-équipementiers, mais aussi les nouveaux acteurs dans l’écosystème de la mobilité, tel que TomTom.
Décideurs. Comment s’organise la démarche d’open innovation au sein de la direction de la recherche de Renault ?
D. L. Tout d’abord, nous animons une communauté d'innovation réunissant des sociétés des mondes automobile et hors-automobile pour cerner les tendances de la mobilité de demain et favoriser le brassage d’idées en rupture. La présence de L’Oréal dans la communauté d’innovation a ainsi permis de favoriser un dialogue original entre Renault et Biotherm.
Par ailleurs, nous réalisons une véritable veille de technologies innovantes auprès d’universités et start-up. Nous disposons entre autres d’une antenne en Californie, région à forte expertise technologique, très en avance sur les problématiques liées à la mobilité.
Enfin, nous faisons entrer le monde non automobile au cœur même de notre centre de développement automobile, le Technocentre. Nous y avons ouvert une « Innovation Room » où, chaque année, nous exposons sur deux thèmes stratégiques des innovations hors-automobile pour stimuler la créativité.
Décideurs. Quels en sont les défis, notamment en ce qui concerne l’organisation ?
D. L. La mise en place de ces changements ne peut se faire qu’avec l’appui du haut management : il faut savoir convaincre en démontrant un retour sur investissement futur de ces démarches très amont qui prennent du temps à implanter. Un exercice pas toujours facile !
Décideurs. La question de la propriété intellectuelle est-elle un obstacle à la démarche d’open innovation ?
D. L. Nous travaillons à un niveau où les idées ne sont pas incarnées par une solution technique, nous considérons à ce stade-là qu’il n’existe pas de propriété intellectuelle. L’idée a besoin de liberté pour s’épanouir, il faut la tester, en parler, la faire rebondir. Si on ne laisse pas cela se faire, l’idée risque de ne pas arriver à maturation. Dès qu’une solution technique commence à l’incarner, la vigilance s’impose, et c’est à ce moment que la protection entre en ligne de compte et devient fondamentale.
Décideurs. En quoi s’agit-il bien d’une démarche d’innovation, au-delà d’une démarche marketing ?
D. L. Auparavant la démarche, de la conception à la vente en passant par la production, était linéaire. Entreprise et client sont désormais en confrontation permanente, nous nous situons dans un processus cyclique et itératif. Le marketing est donc mêlé de plus en plus en amont à la démarche d’innovation. Nous impliquons notre service études clients afin de comprendre la voix du client très en amont. Dans un futur proche, nous consulterons, au niveau de la direction de recherche, la communauté des bloggers automobiles, très professionnels dans l’expression de leurs besoins.
Décideurs. Que changent les technologies du Web 2.0 ?
D. L. Elles accélèrent la captation et la reconnaissance d’une idée valide. La rapidité de mobilisation que les NTIC fournissent permet d’évaluer le pouvoir d’adhésion d’une idée, sa crédibilité. Le Web 2.0 est à la fois un facteur de ces nouvelles démarches d’innovation et un outil.