Parler politique au travail, c’est possible ?

Attention sujet sensible ! Si une chose est susceptible de mettre le feu aux poudres dans les discussions, c’est bien la politique. Pourtant, les salariés français sont ouverts d’esprit ou kamikaze, c’est selon. Dans l’openspace ou autour de la machine à café, ils n’hésitent pas à aborder la montée en puissance de l’extrême droite, le conflit à Gaza, l’immigration ou les problématiques sociétales. Une étude menée par l’Ifop révèle d’ailleurs que 85% des actifs déclarent avoir déjà pris part à une discussion politique jugée sensible.

Sujets tabous !

Un chiffre surprenant puisque plusieurs questions au cœur de l’actualité sont considérées comme taboues. C’est notamment le cas de la religion et de la laïcité (46%), de l’immigration (45%), du conflit israélo-palestinien (43%), des sujets liés au racisme (45%), du féminisme, du sexisme ou encore de l’insécurité et de la délinquance (39%). Sur tous ces points potentiellement conflictuels, il n’existe pas de différence significative en fonction de l’âge, du sexe, du poste occupé ou de la taille de l’entreprise. En somme, les salariés français sont un peu schizophrènes : même s’ils jugent certains sujets touchy, ils se trouvent parfois amenés à donner leur opinion.

Ambiance apaisée ?

Contre toute attente, cela se passe plutôt bien. Le conflit israélo-palestinien cause des ravages dans la classe politique en faisant, par exemple, exploser la Nupes ? Dans les entreprises, le sujet n’est source de tension que pour 8% des personnes interrogées. C’est un peu moins que le racisme, l’antisémitisme et les discriminations (12%). La politique sanitaire lors de la crise du Covid (confinement, vaccin…) a causé davantage d’échanges musclés. Au total, 29% des salariés de l’Hexagone reconnaissent avoir vécu des tensions en évoquant ce que l’Ifop nomme des « sujets politiques touchy ».

Pour une bagarre générale, misez sur…

Si un salarié taquin se prend pour Tullius Detritus (personnage semeur de conflits dans La Zizanie avec Astérix et Obélix) et rêve de déclencher une bagarre générale dans l’entreprise, mieux vaut aborder des questions « pratico-pratiques ». « Les sujets professionnels touchy » sont sources de tension pour 42% des salariés, bien plus que la politique donc. Parmi eux, le favoritisme, la répartition de la charge de travail ou la rémunération. Du reste, le tabou des tabous dans les entreprises françaises reste la rémunération pour 68% des salariés.

Cem Algul