La frontière est mince entre
les soupçons de trafic d’influence
et la révélation d’un Watergate
à la française
Deux affaires et un scandale
Sale quart d’heure pour l’UMP. D’abord avec l’affaire Copé, accusé par Le Point de favoritisme à l’endroit d’anciens collaborateurs. Quelques jours plus tard, c’est Patrick Buisson qui fait la une. En cause, des enregistrements clandestins réalisés au sein des plus hauts lieux de la République. Pas de quoi en saper les fondations. Mais un avertissement sérieux qui en dit long sur la personnalité sulfureuse de l’ex-conseiller politique de Nicolas Sarkozy.
Ces affaires n’étaient semble-t-il rien en comparaison des révélations du Monde. C’est en effet le journal du soir qui met ses confrères échec et mat le vendredi 7?mars. La nouvelle a tout du scandale politique : un casting de rêve, des juges en pagaille, un paradis fiscal et la fine fleur de la haute technologie judiciaire !
De quoi parle-t-on ? De la mise sur écoute de l’ancien chef de l’État et de son avocat. Pour quels motifs ? Vraisemblablement la recherche d’éléments de preuves dans le cadre des affaires Kadhafi et/ou Bettencourt. Pour quels résultats ? Des liens révélés entre Me Herzog – défenseur de Nicolas Sarkozy – et un magistrat réputé de droite qui se serait rendu coupable de violation du secret de l’instruction en faveur de l’ancien président de la République. En échange de quoi ce dernier l’aurait aidé à obtenir un poste convoité à Monaco. Poste qu’accessoirement, ledit juge n’occupe pas.
Du jamais vu
«?Scandale d’État !?», s’empresse de clamer Harlem Désir, et derrière lui une armée de députés socialistes. La recette est facile. Son efficacité reste néanmoins sujette à caution tant l’objet du prétendu délit semble pour le moins accessoire : solliciter une personnalité politique de premier plan afin d’obtenir une faveur. Du jamais vu sous la Ve République ! Une première renversante pour les camarades de la fameuse promotion Voltaire !
Ce qui étonne en revanche c’est la facilité avec laquelle nos institutions s’accommodent du fait que le principal adversaire politique de François Hollande et son entourage (Guéant et Hortefeux bénéficient du même traitement) soient placés sur écoute depuis plus d’un an. Sans même prendre en considération les libertés prises avec les droits de la défense et la divulgation potentielle d’éléments ayant trait à la sécurité de la nation.
La frontière est mince entre les soupçons de trafic d’influence et la révélation d’un Watergate à la française. Finalement, cette affaire a tout du scandale d’État. Mais peut-être pas celui qu’espérait Harlem Désir.
Pierre Netter
Rédacteur en chef
Ces affaires n’étaient semble-t-il rien en comparaison des révélations du Monde. C’est en effet le journal du soir qui met ses confrères échec et mat le vendredi 7?mars. La nouvelle a tout du scandale politique : un casting de rêve, des juges en pagaille, un paradis fiscal et la fine fleur de la haute technologie judiciaire !
De quoi parle-t-on ? De la mise sur écoute de l’ancien chef de l’État et de son avocat. Pour quels motifs ? Vraisemblablement la recherche d’éléments de preuves dans le cadre des affaires Kadhafi et/ou Bettencourt. Pour quels résultats ? Des liens révélés entre Me Herzog – défenseur de Nicolas Sarkozy – et un magistrat réputé de droite qui se serait rendu coupable de violation du secret de l’instruction en faveur de l’ancien président de la République. En échange de quoi ce dernier l’aurait aidé à obtenir un poste convoité à Monaco. Poste qu’accessoirement, ledit juge n’occupe pas.
Du jamais vu
«?Scandale d’État !?», s’empresse de clamer Harlem Désir, et derrière lui une armée de députés socialistes. La recette est facile. Son efficacité reste néanmoins sujette à caution tant l’objet du prétendu délit semble pour le moins accessoire : solliciter une personnalité politique de premier plan afin d’obtenir une faveur. Du jamais vu sous la Ve République ! Une première renversante pour les camarades de la fameuse promotion Voltaire !
Ce qui étonne en revanche c’est la facilité avec laquelle nos institutions s’accommodent du fait que le principal adversaire politique de François Hollande et son entourage (Guéant et Hortefeux bénéficient du même traitement) soient placés sur écoute depuis plus d’un an. Sans même prendre en considération les libertés prises avec les droits de la défense et la divulgation potentielle d’éléments ayant trait à la sécurité de la nation.
La frontière est mince entre les soupçons de trafic d’influence et la révélation d’un Watergate à la française. Finalement, cette affaire a tout du scandale d’État. Mais peut-être pas celui qu’espérait Harlem Désir.
Pierre Netter
Rédacteur en chef