G. Dard (Montpensier Finance) : "L’analyse extra-financière est tout aussi importante que l’aspect financier"
Décideurs. Pouvez-vous nous présenter Montpensier Finance ?
Guillaume Dard. Montpensier Finance compte parmi les sociétés de gestion entrepreneuriales les plus reconnues en France et gère plus de 3,5 milliards d’euros d’encours. La société est contrôlée à hauteur de 75 % par son management et de 25 % par Amundi. Nous développons une triple expertise de gestion : actions européennes et thématiques internationales, obligations convertibles ainsi que gestion diversifiée. Notre savoir-faire a notamment été récompensé par le Palmarès Amadeis 2020, étude auprès des principaux investisseurs institutionnels français, qui a classé Montpensier Finance première société de gestion entrepreneuriale dans la catégorie « Actifs jusqu’à 10 milliards d’euros » et également en 2021 première société de gestion indépendante dans la catégorie gestion ISR. Ainsi, Montpensier Finance recherche des performances de qualité, grâce à une vision à long terme et une gestion active fondée sur des méthodes propriétaires et dynamiques qui intègrent l’ESG.
Vous êtes l’une des sociétés de gestion incontournables sur votre segment, quels sont vos points de différenciation ?
La culture de Montpensier Finance est résolument entrepreneuriale et notre engagement responsable est une conviction profonde. Notre ADN est « Investor Driven ». Selon nous, la performance naît de l’alliance du talent et de la méthode. Elle permet de se développer dans la durée. Il est essentiel d’attirer des talents de qualité. Notre fonds flagship, Best Business Models SRI, représente plus d’un milliard d’euros d’encours et a plus de 15 ans de track record. Un autre aspect concerne les objectifs de développement durables créés en 2015 par l’ONU qui nous servent de boussole pour l’investissement socialement responsable. Dans cette optique, nous présenterons une gamme majoritairement ISR d’ici à l’an prochain ainsi que des produits régis sous le règlement SFDR9. De plus, notre expertise sur les obligations convertibles internationales est reconnue, ainsi nous avons notamment été choisis comme pôle d’expertise par le groupe Amundi.
De quelle manière intégrez-vous les critères ESG ?
Pour Montpensier Finance, l’attention accordée l’analyse extra-financière est aussi importante que l’aspect financier dans nos décisions d’investissement. Nous adoptons une méthode propriétaire d’analyse ISR intégrée dans les process de sélection des titres, ainsi que dans les décisions d’achat et vente. Nous avons la conviction que les critères extra-financiers – environnementaux, sociaux et de gouvernance – sont des leviers de performance à long terme pour les entreprises. En outre, l’adoption par l’ensemble des États membres de l’Organisation des Nations unies des 17 objectifs de développement durable en 2015 a été un point d’ancrage de notre vision ESG. En tant qu’investisseur, nous privilégions les entreprises qui choisissent d’impacter positivement le monde dans lequel nous vivons, tout en créant de la valeur. Dans cette optique, Montpensier Finance poursuit ses efforts d’investissement dans les thématiques porteuses du XXIe siècle en soutenant la recherche de solutions pour la transition climatique avec le fonds M Climate Solutions, l’innovation dans la santé avec le fonds Aesculape ainsi que le bien-être et une « Better Life » à travers ses fonds M Sport & Lifestyle et Quadrator.
"Nous privilégions les entreprises qui choisissent d’impacter positivement le monde"
Quelles sont vos prévisions quant à la croissance de l’économie mondiale ?
Après la crise de la Covid-19, la Chine, les États-Unis et l’Europe ont connu des pics d’accélération de croissance, liés à la reprise rapide de l’activité. Cette évolution favorable devrait se maintenir sous réserve d’une absence de perturbation des chaînes d’approvisionnement. De plus, la hausse de prix des secteurs de l’énergie, du pétrole et du gaz, doit se stabiliser pour ne pas remettre en cause le scénario de bonne croissance 2022, même si elle devrait être moindre que cette année.
Qu’en est-il du marché chinois ?
Bien audacieux est celui qui prétend parfaitement comprendre ce qui se déroule sur ce marché. Le président Xi-Jinping maintient sa volonté de limiter la progression de l’endettement en Chine. Cette politique a un coût car les décisions d’assainissement du marché immobilier provoquent un ralentissement de la croissance. Dans un scénario excluant la reprise majeure de l’épidémie, nous envisageons un léger freinage de la croissance économique pour 2022. De même, les nouvelles réglementations et la remise en ordre de la technologie chinoise défavorisent les cours boursiers et pèseront sur la croissance.
Plus globalement, quelles sont les tendances de marché financier qui se dessinent pour 2022 ?
Toujours en omettant une reprise significative de l’économie, la tendance devrait être positive mais à un rythme inférieur à celui de 2021. Les banques centrales devraient rester conciliantes mais leur support sera moindre qu’en 2020 et 2021. Si l’inflation reste transitoire et les coûts de l’énergie modérés, le rebond économique se poursuivra et les résultats des entreprises croîtront. Nous privilégions les entreprises dont les business models seront résilients face à la hausse des coûts. Pour cela il convient de s’intéresser aux grandes tendances du XXIe siècle que sont : la transition climatique, la digitalisation, l’innovation dans la santé, le sport et le bien-être.
Propos recueillis par Juliette Woods